Résumé du projet de recherche

Oudmourtes orientaux

2016
2022

L’équipe

Ce projet a été conçu dans le cadre d’une coopération internationale. Il rassemble l’expertise existante à ce jour et les recherches les plus récentes sur les Oudmourtes du Bachkortostan. Ses membres relèvent des institutions suivantes:

  • INALCO (Paris, France)
    • Prof. Eva Toulouze (PhD, Hab) – anthropologue, professeur et responsable du projet
  • Université de Tartu (Tartu, Estonie)
    • Dr. Liivo Niglas – chercheur en anthropologie visuelle au département d’ethnologie de l’Université de Tartu, réalisateur
    • Dr. Laur Vallikivi – chercheur en anthropologie des religions au département d’ethnologie de l’Université de Tartu
    • Mariya Vyatchina – doctorante au département d’ethnologie de l’Université de Tartu
  • Musée littéraire d’Estonie
    • Dr. Nikolai Anisimov – folkloriste, chercheur au Musée littéraire d’Estonie et à l’Institut oudmourte de recherches de l’Académie des sciences
  • Université de Pécs (Pécs, Hongrie)
    • Dr. Zoltán Nagy, anthropologue, professeur, responsable du département de Folklore et anthropologie
  • Iževsk, Institut oudmourte de recherches de l’Académie des sciences de Russie (Iževsk, République d’Oudmourtie, Russie)
    • Dr. Irina Pchelovodova, ethnomusicologue, responsable de la section d’ethnomusicologie
    • Dr. Prof. Tatyana Vladykina, folkloriste.
  • Ufa, Institut de recherches Kuzeev de l’Académie des Sciences de Russie (Ufa, République of Bachkortostan, Russie)
    • Dr. Ranus Sadikov, ethnographe, Responsable de la section des peoples minoritaires du Bachkortostan (Oudmourte du Bachkortostan)
  • Chercheurs indépendants
    • Anna Baydullina – linguiste, ancienne doctorante au département des langues finno-ougriennes de l’Université de Tartu, actuellement journaliste
    • Dr. Tatyana Minniyakhmetova, folkloriste & ethnologue, Innsbruck
  • Evgeni Badretdinov, étudiant en histoire et ethnologie, participation aux terrains

 

Cette équipe a différents atouts:

1. Elle est interdisciplinaire:

les domaines représentés sont: l’anthropologie / ethnologie, l’ethnographie, l’étude des religions, l’anthropologie visuelle, les études d’oralité / folklore, l’ethnomusicologie, la sociologie et la linguistique. Bien que ces disciplines soient assez proches les unes des autres, elles ont des objectifs différents et font appel des méthodes différentes. Leur coopération s’est déjà avérée fructueuse.

L’ethnographie: Nous nous appuyons sur la connaissance encyclopédique des deux ethnographes Ranus Sadikov et Tatyana Minniyakhmatova, eux-mêmes originaires de la communauté oudmourte du Bachkortostan, connaissance acquise durant les décennies antérieures.

L’anthropologie/ l’ethnologie/ l’étude des religions: la plupart des participants (Toulouze, Niglas, Vallikivi, Nagy) sont spécialistes de ces disciplines, certains travaillant plus particulièrement en anthropologie des religions (Vallikivi, Nagy). Tous ont déjà travaillé en Russie. Tous connaissent la région et y ont déjà fait des terrains. Nous comptons sur le bagage théorique de nos anthropologues pour ouvrir nos observations de terrain sur des considérations plus larges.

L’anthropologie visuelle:  Pour notre dimension de documentation, c’est un domaine vital. Liivo Niglas est un anthropologue visuel et un réalisateur expérimenté. Il filme de manière non intrusive et intime, et est déjà connu et apprécié dans la région. C’est lui qui animera la dimension filmique du projet.

Les études d’oralité: les études d’oralité sont fortement axées sur les travaux de terrain, la mythologie, la vision du monde, et les pratiques rituelles, développant un dialogue fructueux avec les anthropologues. Nikolai Anisimov, qui a soutenu sa thèse en 2017, est déjà un folkloriste expérimenté, qui a fait beaucoup de terrain dans tous les territoires habités par les Oudmourtes. Non seulement il a étudié de manière approfondie le culte des ancêtres et la communication avec les morts, mais il a aussi une grande expérience de collecte et de publication de chants traditionnels.

L’ethnomusicologie: L’ethnomusicologie a ses méthodes. Irina Pčelovodova est une ethnomusicologue expérimentée, qui a déjà publié des recueils de chants traditionnels. L’un des objectifs de ce projet et la publication d’un recueil de chants rituels des Oudmourtes orientaux, ce qui ne nous empêche pas de collecter également des chants non rituels, destinés à être publiés par la suite.

Sociologie: Marija Vjatčina a un master de sociologie et suit la dimension plus politique des activités religieuses.

Linguistique : Même si la langue n’est pas notre principal focus, elle intervient aussi bien dans l’étude des chants que dans celle de prières et nous allons devoir faire appel dans la dernière phrase à des dialectologues expérimenté pour rendre compte de la dimension dialectale des textes présentés.

Ainsi, cette équipe interdisciplinaire doit pouvoir couvrir l’essentiel des besoins de ce projet.

 

2. Cette équipe est aussi pluriethnique et plurilinguistique

Notre équipe garantit en même temps la pluralité et le dialogue entre les approches. Certains chercheurs représentent totalement le regard intérieur (R. Sadikov et T. Minnijahmetova étudient cette région en même temps qu’ils en sont issus. Ils travaillent dans la langue locale. Les chercheurs issus d’Oudmourtie, Anisimov, Vjatčina, Pčelovodova, travaillent aussi en langue locale. Mais ils sont porteurs de traditions un peu différentes, étant issus de régions différentes. Donc ils regardent cette culture en même temps de l’intérieur et de l’extérieur. Et les chercheurs étrangers proposent un regard entièrement extérieur, toujours en dialogue avec leurs collègues oudmourtes.

Pour nous, le plurilinguisme dans la recherche est une obligation, non seulement pour pouvoir efficacement répandre les résultats de notre recherche, mais aussi pour diversifier et enrichir les contenus. Trop souvent nous avons tendance à oublier à quel point nos disciplines sont sensibles à la langue : l’efficacité de nos écrits dépend souvent de la qualité de notre écriture. Pour nous, chaque chercheur a l’obligation de publier au moins en trois langues : 1. D’abord dans sa langue maternelle, ce qui garantit les meilleurs résultats et élargit, pour certaines langues, leur portée scientifique; 2. Il faut publier en anglais, pour donner accès à un large public international et permettre le dialogue scientifique ; il faudra ainsi veiller à ce que nos textes soient relus par un bon correcteur, puisqu’aucun des membres de l’équipe n’est de langue maternelle anglaise ; 3. Nous devons publier dans les langues que comprennent nos informateurs, ce qui veut dire dans ce cas concret en russe et en oudmourte, prioritairement en russe, puisque la plupart de nos informateurs ne sont pas capables de lire l’oudmourte littéraire ; mais nous devons tenir la population au courant dans sa langue et rendant régulièrement compte de notre travail dans le journal local Ošmes.

Notre équipe est unanime sur ces objectifs.

3. Cette équipe préexistait le projet

Elle a déjà été testée en tant qu’équipe. Plusieurs de ses membres avaient fait des terrains et écrit des articles conjointement. Cela lui a permis d’être productive d’emblée.

Le rôle de la responsable du projet

Le rôle de la responsable du projet est multiple :

  1. Former l’équipe et lui permettre de fonctionner en tant qu’équipe ;     
  2. Stimuler la rédaction d’études conjointes ;
  3. Organiser les travaux de terrain et en élaborer les données conformément aux objectifs du projet;
  4. Réaliser deux ouvrages collectifs ;
  5. Assurer le caractère multilingue des productions ;
  6. Distribuer les fonds conformément aux objectifs du projet.